L’ « écriture féminine » pour déconstruire le mythe dans Le Nom d’Œdipe, chant du corps interdit d’Hélène Cixous

Lors d’un atelier organisé par les doctorantes et doctorants du laboratoire Philomel, axé sur les recherches et les enseignements sur le genre à Sorbonne Université, j’ai présenté l’une des réécritures les plus féministes de mon corpus, Le Nom d’Œdipe, chant du corps interdit d’Hélène Cixous. Mon analyse montrait les liens entre cet opéra et l’écriture féminine telle que l’autrice la définit dans son essai Le Rire de la Méduse.

Résumé

Hélène Cixous réécrit l’Œdipe Roi de Sophocle, représentée au V^e siècle avant notre ère, dans son opéra moderne, Le Nom d’Œdipe tiré de Chant du corps interdit, présenté en 1978 au festival d’Avignon dans une mise en scène par Claude Régy et en musique par André Boucourechliev. Contrairement à la pièce antique, l’autrice ne donne la parole qu’à trois personnages : Jocaste, Œdipe et Tirésias.

Je propose d’analyser la façon dont H. Cixous offre un exemple de « son écriture féminine » dans Le Nom d’Œdipe, chant du corps interdit, grâce à une déconstruction générale qui touche tous les aspects du texte : la forme, les noms, les personnages et la langue elle-même. A travers la voix de Jocaste, l’autrice montre son refus des catégories et de l’opposition masculin/féminin en invitant au contraire à l’amour et à l’union retrouvée entre les deux sexes.